“Ouvrir ma ville”: un programme pour aider concrètement les communes à “passer à l’acte” en open data

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Article publié par Regional-IT – © – 19 juin 2020 – Auteur Brigitte Doucet

 

Les concepts de “smart city”, de projets innovants publics et/ou à participation citoyenne (bottom up ou top down) s’appuyant sur des besoins réels et des données pertinentes, les promesses de l’open data, l’espoir de “transformer le territoire” sont des sujets qui sont comme un bruit de fond depuis déjà quelques années. Sans que le “passage à l’acte” ne se déclenche réellement ou en tout cas pas selon un réel effet boule de neige…

C’est ce constat qu’a posé FuturoCité, pourtant actif dans ce registre depuis 2013, après avoir – qui plus est – pris le relais d’EuroGreenIT dont il est l’émanation rebaptisée.

“Au gré de nos différents événements et activités, nous recueillons des feedbacks qui démontrent que les administrations locales ou régionales sont de plus en plus convaincues de l’intérêt qu’il y a pour elles à exploiter les potentiels de l’open data mais sans réellement franchir le pas”, déclare Nicolas Installé, directeur de FuturoCité.

“Nous nous sommes donc penché à nouveau sur la méthode. L’évangélisation ne suffit pas. Il s’agit d’accélérer réellement l’acquisition de compétences des villes et communes dans le champ de l’open data. De mettre réellement le pied à l’étrier des villes et communes.

Il faut un réel accompagnement, depuis l’idéation jusqu’à la mise en place d’un projet et la publication concrète de jeux de données.”

D’où l’idée du programme “Ouvrir ma ville” qui débutera en septembre et qui a pour but d’aider les villes et communes, ainsi que les administrations publiques régionales, à exploiter les données (ouvertes) disponibles ou qu’elles génèrent elles-mêmes dans le cadre de leurs activités et responsabilités territoriales.

Le programme d’accompagnement progressif, d’une durée de cinq mois (à raison d’une session d’une journée par mois), doit permettre aux responsables locaux de définir et de mettre en oeuvre un cadre et une méthodologie de collecte, d’enrichissement, de structuration et d’utilisation de ces open data afin de procurer ou d’imaginer de nouveaux services ou projets.

Pour que, cette fois, la sauce prenne, l’un des ingrédients majeurs consistera à partir d’un besoin et projet concret, clairement défini, réellement prioritaire dans le chef de chaque ville ou commune qui participera.

5 étapes…

L’accompagnement suivra un cheminement en cinq étapes, devant s’étaler de septembre 2020 au printemps prochain:

  • phase d’identification et d’idéation du projet, en sélectionnant une problématique précise, considérée comme prioritaire et porteuse par l’administration concernée
  • identification des données pertinentes, “représentant une plus value objective pour le projet”
  • opérationnalisation, avec récolte et “ouverture” des données, après les indispensables opérations de “nettoyage” et de structuration des jeux existants
  • développement d’un prototype
  • mise en production et valorisation.

Sans oublier, en transversal, une aide à l’acquisition des compétences nécessaires par les divers services et personnes concernés au sein de l’administration.

Chaque étape consistera en une journée de réflexion, d’atelier et/ou de formation – collecte des données, “secrets” de leur valorisation et de leur (bonne) gouvernance… Lors de la phase n° 3 (“opérationnalisation”), la formation portera notamment sur la découverte des principes de base de l’open data et l’utilisation du portail Open Data Wallonie-Bruxelles. “A l’issue de la journée, les participants devront obligatoirement être en mesure et avoir réellement publié au moins un premier jeu de données à l’issue de cette troisième phase”, insiste Nicolas Installé.

Qui pour animer les différentes phases, donner les formations, assurer l’accompagnement? Les trois premières phases seront cornaquées par FuturoCité, Wallonie en Poche et l’UNamur, cette dernière mettant des chercheurs et spécialistes de l’idéation à disposition.

Pour prendre en charge certains des ateliers et formations plus poussées (par exemple sous forme de webinaires), un appel à propositions sera bientôt lancé par FuturoCité afin d’identifier l’un ou l’autre sous-traitant.

La participation de Wallonie en Poche est considérée comme logique par Nicolas Installé dans la mesure où le but est, si possible, dans un esprit “Smart Region”, de faire naître des projets et nouveaux services réplicables par d’autres administrations que celle qui est à leur origine ou, en tout cas, des projets qui puissent servir de sources d’inspiration pour d’autres acteurs publics (locaux ou régionaux). “Ce qui est précisément l’optique de Wallonie en Poche qui, à terme, a pour vocation de passer dans le domaine public.”

 

“Travailler sur les données en travaillant sur les usages, en partant d’une thématique prioritaire pour la commune ou l’administration”.

 

En phase 4, le développement des prototypes se fera à l’occasion d’une journée organisée en mode hackathon, avec participation d’étudiants de l’UNamur (étudiants en informatique et en analyse de données).

La liste des projets (dont plusieurs auront potentiellement été agrégés en cas de thématique et objectifs similaires) sera diffusée en amont aux étudiants qui pourront ainsi choisir ceux sur lesquels ils désirent plancher.

… 5 lieux

Pour toucher et encourager la participation d’un maximum de villes et communes, mais aussi pour pouvoir utilement se focaliser sur différentes thématiques, FuturoCité décentralisera les séances des trois premières étapes (idéation, identification des jeux de données, opérationnalisation des données). Elles se dérouleront dans cinq lieux répartis à travers tout le territoire wallon.

L’espoir est de pouvoir également travailler par thème spécifique dans ces cinq lieux. Sans que cela soit forcément un carcan, FuturoCité propose ainsi cinq thématiques autour desquelles imaginer les projets.

Nicolas Installé (FuturoCité): “Les villes et communes participants auront pris une longueur d’avance, prêtes à participer à l’éventuel futur appel à projets Smart Region et à embrayer sur le Décret open data de la Région lorsqu’il verra le jour…

A noter que, pour les deux dernières étapes, tout le monde se retrouvera dans un lieu unique.

Ce qui donne l’agenda et la répartition géographique suivants:
trois premières phases:

  • Namur – thème: la ville résilience – dates: 9 septembre, 12 octobre, 10 novembre
  • Tournai – thème: environnement – dates: 15 septembre, 13 octobre, 12 novembre
  • Liège – thème: mobilité – dates: 16 septembre, 27 octobre, 23 novembre
  • Arlon – thème: redéploiement (post-crise du coronavirus) – dates: 22 septembre, 20 octobre, 24 novembre
  • Charleroi – thème: participation citoyenne – dates: 28 septembre, 28 octobre, 25 novembre.

Le hackathon (en phase 4) se déroulera le 1er février 2021, à l’UNamur.
Quand à la phase 5 (restitution, suivi de valorisation), elle devrait se situer en mars 2021.

Ouvert à tous…

Les villes, communes et administrations intéressées peuvent désormais poser leur candidature en s’inscrivant via le site de FuturoCité. A ce stade, pas besoin de soumettre un dossier ou un projet – cela se fera lors de la première phase du programme, en septembre.

En principe, les ateliers et séances organisés dans les cinq lieux choisis pourront accueillir un maximum de 12 participants (une démarche “petit groupe” sensée favoriser échanges et concrétisation).

Douze participants, à raison de deux personnes maximum par commune, ville ou administration.

Pas de pré-requis nécessaire en termes de compétences, de profil ou de fonctions: “pour comprendre et arriver à utiliser des données, nul besoin d’être technicien ou informaticien”, souligne Nicolas Installé. Idem pour l’étape d’identification des données, de structuration, de nettoyage. Du moins en termes de compréhension de ce qu’il s’agit de faire. “Tous les services d’une commune sont donc potentiellement concernés…”

Pour plus de détails sur la démarche du programme “Ouvrir ma ville”, consulter le site de FuturoCité.

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