Baromètre de la culture de la donnée – Edition 2020

Téléchargez dès maintenant les résultats de l’enquête sur la culture de la donnée dans les villes et communes wallonnes en 2020 : dépliant (version courte) ou rapport détaillé

Méthodologie

Nous avons préparé un questionnaire de 44 questions (maximum) simples et sans équivoque destinées à évaluer la culture de la donnée dans les villes et communes wallonnes, au-travers de 4 thématiques : la gouvernance de la donnée au sein de la commune, la mise en application du RGPD, l’Open Data et l’exploitation des données par la commune. Le questionnaire était basé sur l’enquête réalisée en 2018.

Ce questionnaire numérique a été soumis à l’ensemble des 262 villes et communes wallonnes entre le 18 mai et le 7 juillet 2020.

Taux de participation

75 communes ont participé à l’enquête ; soit 29% des communes wallonnes.

Les grandes communes wallonnes sont les mieux représentées dans l’enquête.  Au sein des petites communes, les mandataires et employés administratifs sont multitâches et semblent avoir moins de temps pour répondre à l’enquête.

Le taux de participation à l’enquête par province est plutôt uniforme.

Profils liés au numérique

La nécessité pour les mandataires et employés administratifs des plus petites communes d’être multitâches s’explique par le fait qu’au plus la taille de la commune diminue, au moins la commune dispose de profils liés au numérique.

Le nombre moyen de profils liés au numérique par commune a sensiblement augmenté en 2 ans.  Le virage vers le numérique semble donc s’amorcer lentement au sein des communes. En particulier, le nombre de communes ayant nommé un échevin du numérique est passé de 36% à 49%, ce qui est tout à fait significatif et devrait permettre au personnel de l’administration d’avoir un meilleur soutien politique dans leurs démarches.

Gouvernance de la donnée

La gouvernance de la donnée n’est clairement pas encore un sujet prioritaire pour la majorité des communes. A peine plus d’un quart des communes a mis en place une politique de gouvernance des données.

Toutefois, en 2 ans, on constate une légère évolution. Le pourcentage de communes ayant réalisé un inventaire ou un audit de leurs données ou ayant mis en place leur politique de gouvernance des données a augmenté sensiblement.

Environ 3 communes sur 10 collectent des données relatives aux idées, avis, opinions des citoyens ou provenant de la technologie IoT (Internet of Things – internet des objets).  Et ce sont majoritairement les grandes communes qui le font.

Trois quart des répondants estiment que les mandataires et décideurs de leur commune sont conscients ou sont en train de prendre conscience de la valeur des données.

RGPD

2 ans après l’entrée en vigueur du Règlement Général sur la Protection des Données (RGDP), seules 11% des communes sont en conformité. Toutefois, la majorité des communes sont en train de s’y conformer. Il reste cependant encore 18% des communes qui n’ont encore entamé aucune démarche.

Ce sont les communes entre 5 000 et 20 000 habitants qui sont les moins avancées dans leur mise en conformité avec le RGPD.

Cependant, en 2 ans, les communes ont clairement progressé dans leurs démarches.

Les grandes communes perçoivent principalement la mise en place du RGPD comme une opportunité ; alors que les plus petites communes le voient d’abord comme une contrainte.

Open Data

Il est interpellant de constater que plus de la moitié des répondants connaissent juste l’existence du décret Open Data (décret conjoint de la Région wallonne et de la Communauté française relatif à l’ouverture des données du secteur public), voire même n’en ont jamais entendu parler.

Cependant, en 2 ans, le pourcentage de répondants connaissant ce décret Open Data parfaitement ou dans les grandes lignes a augmenté de 15%.

Il est encore plus interpellant de constater que plus d’1 répondant sur 5 ne connait pas l’Open Data. Ce pourcentage passe même à plus de 4 sur 10 pour les communes de moins de 5 000 habitants.

Toutefois, environ la moitié des répondants perçoivent l’Open Data comme une opportunité soit d’améliorer la qualité de leurs données, soit d’être plus transparent vis-à-vis des citoyens, soit d’accroitre la participation citoyenne.

Seules 13% des communes répondantes affirment ouvrir leurs données. Un fort travail de sensibilisation est encore nécessaire à l’égard de l’ensemble des communes wallonnes, de leurs mandataires et de leurs fonctionnaires.

Malgré tout, une progression claire est à noter. En effet, le pourcentage de communes qui ouvrent certaines de leurs données a quasiment doublé en 2 ans.

Logiquement ce sont les plus grandes communes qui ouvrent le plus leurs données.

Parmi les communes qui ouvrent leurs données, seules 23% le font via la plateforme Open Data Wallonie-Bruxelles (www.odwb.be). Il sera donc essentiel à l’avenir de promouvoir davantage ce portail, encore très peu utilisé par les villes et communes wallonnes.

9 communes sur les 13 communes qui ouvrent leurs données les maintiennent à jour. Les 4 autres ne le font que partiellement.

9 des 13 villes (soit 69%) qui ouvrent certaines de leurs données le font dans un format structuré et non propriétaire. Les 4 autres publient uniquement des données classées 1 étoile, soit des données non structurées.

Toutefois, en 2 ans, la proportion de villes qui choisissent le format structuré a très nettement augmenté.

Malheureusement, l’impact positif de l’ouverture des données sur la culture de la donnée en interne n’est pas encore évident pour la majorité des communes qui ouvrent leurs données.

Autre constat interpellant : près de la moitié des communes qui ouvrent certaines de leurs données n’en font pas la publicité.

Parmi les communes répondantes qui n’ouvrent pas leurs données, 58% des communes n’ouvrent pas leurs données par manque de connaissances, 55% par manque de personnel et 53% par manque de temps.

Alors qu’en 2018 les principales raisons pour lesquelles les communes n’ouvraient pas leurs données étaient le manque de temps ou de personnel, en 2020, c’est le manque de connaissance qui est évoqué en premier.

Il est intéressant de noter que seulement 5% des communes n’ouvrent pas leurs données car elles n’en voient pas l’intérêt. Ce pourcentage a encore baissé en 2 ans (11% en 2018).

Parmi les communes qui n’ouvrent pas leurs données, près de ¾ d’entre elles n’envisagent pas de le faire d’ici la fin de la mandature. Toutefois, c’est prévu pour 3 communes en 2020 et pour 4 autres en 2021.

Exploitation des données

¾ des communes n’exploitent pas leurs données.

Tout au long du questionnaire, particulièrement les petites et moyennes communes ont exprimé leurs craintes de ne pas avoir les moyens humains et financiers pour accompagner ce virage vers le numérique et les nouvelles technologies. Elles mentionnent également la nécessité d’être accompagnées dans cette transformation et de former les agents.

Parmi les plus petites communes, certains répondants ne perçoivent pas clairement l’intérêt des Smart Cities et de l’Open Data pour elles. Certains répondants ne connaissent même pas l’Open Data.

 

Pour conclure, même si on note une légère progression en terme de gouvernance des données depuis 2018, nous ne pouvons toujours pas affirmer qu’il existe une culture forte de la donnée dans nos villes et communes.

Cependant, une prise de conscience semble présente notamment auprès des décideurs et mandataires.

Différentes initiatives nous montrent une volonté de la part de quelques protagonistes du territoire (communes ou intercommunales) d’aller de l’avant en initiant des projets d’ouverture ou d’exploitation de ces données publiques. La conscience de la valeur des données comme outil de développement territorial est en train de grandir, principalement parmi les plus grandes villes.

Le défi pour les mois et années à venir consistera à raccrocher les plus petites communes à ce train numérique, en les éveillant d’abord à cette culture et en les formant à ces nouveaux outils ou en les accompagnant dans l’opérationnalisation de projets tels que la mise en production de l’Open Data dans leurs territoires.

Cela ne se fera pas sans un soutien du politique, à différents niveaux.

En 2018, nous attirions l’attention sur la nécessité qu’un arrêté d’exécution se rapportant au décret Open Data soit voté dans les plus brefs délais. Malheureusement, 2 ans plus tard, cet arrêté se fait toujours attendre.

Nous avions également souligné l’importance lors de l’installation de chaque nouveau collège en décembre 2018, qu’un échevin ait dans ses attributions les compétences liées à la transformation numérique de sa commune. Seules 13% de communes supplémentaires disposent aujourd’hui d’un tel profil.

Enfin, nous ambitionnions pour nos communes, d’ici 2021 :

  • Une culture généralisée de la donnée, de l’ouverture et des enjeux associés ;
  • Des données ouvertes de qualité, diversifiées et pertinentes ;
  • Des compétences certaines et des outils performants de traitement des données ;
  • Une standardisation et une cohérence dans les démarches ;
  • De nombreux nouveaux services aux citoyens développés sur base de ces données ouvertes, et qui respectent la charte pour le développement d’applications mobiles multiservices et ouvertes de Digital Wallonia.

Force est de constater qu’il reste beaucoup de chemin.

Afin d’aider nos communes à atteindre ces objectifs, FuturoCité a, entre autres,  mis en place un programme d’accompagnement en 5 étapes « Ouvrir ma ville » se déroulant d’octobre 2020 à février 2021. Ce programme a pour objectif de de conseiller et d’accompagner (d’un point de vue méthodologique et technique) les villes, communes et autres administrations wallonnes dans leurs mises en œuvre de l’Open Data. « Ouvrir ma ville » est un programme intégré d’accompagnement de projets innovants et réplicables, de la phase d’idéation jusqu’à la production d’un prototype en passant par la récolte, la structuration, la mise en qualité et la publication des données publiques ainsi que la montée en compétence des ressources humaines affectées à ces projets.

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